Introduction
Vous avez dit généalogie ? Ceci est une proposition de réponse pour des adhérents débutants ou plus ou moins avancés dans leurs recherches.
Selon le dictionnaire d’Alain REY, « science qui a pour objet la recherche de l’origine et la filiation des familles« .
La généalogie remporte un certain succès auprès des Français car si c’est une science c’est aussi un loisir et un écosystème (milieu économique organisé et structuré).
La généalogie peut se caractériser par des intérêts multiples : la construction de son arbre, les échanges avec les généalogistes amateurs ou professionnels, la consultation d’archives ou de bases de données, l’utilisation de logiciels spécialisés.
Les intérêts de la généalogie
Les intérêts de la généalogie sont multiples : personnels, culturels, cognitifs, ludiques et sociologiques.
Personnels
Beaucoup de nos compatriotes sont à la recherche de leurs racines, de la découverte de l’histoire familiale ou de secrets de famille.
A partir de la septième génération (début XIXe siècle), l’origine géographique commence à se dessiner clairement : des origines étrangères peuvent être découvertes et souvent plusieurs provinces sont le berceau de ces familles. Selon les branches, le statut social apparaît, cela va des roturiers : paysans, tisserands, avocats… jusqu’à la noblesse.
Les recherches peuvent aussi conduire à la découverte d’ancêtres célèbres.
Pour cela, le site GENEASTAR peut être une aide intéressante qui concerne aussi bien des ancêtres directs ou indirects (oncles, tantes, cousins) dits collatéraux, contemporains ou historiques.
Une activité récente est l’organisation de « cousinades » suite à la recherche de collatéraux contemporains.
La génétique, dont les tests sont aujourd’hui interdits en France, est une nouvelle manière de « faire » de la généalogie en particulier dans les pays anglo-saxons.
Culturels
La recherche conduit à consulter un grand nombre de documents, d’actes, de journaux concernant :
- l’histoire avec la participation de nos ancêtres à des évènements historiques plus ou moins récents, par exemple : les guerres (napoléoniennes, de 1870, de 14-18, de 39-45) ou la colonisation de la Nouvelle France et de l’Empire Colonial où ils connurent des sorts différents : morts pour la France, prisonniers, pupilles de la nation, bagnards, guillotinés…
- la géographie, aussi bien des anciennes provinces de l’Ancien Régime, des cartes de Cassini (cartographes du XVIIe siècle) ou la découverte de nouveaux territoires par des explorateurs.
- la sociologie, l’organisation sociale sous l’Ancien régime est à la fois sous la gouvernance de la Royauté et de l’Eglise Catholique. Il en découle de nombreuses contraintes religieuses et une organisation judiciaire et fiscale complexe. On découvre l’endogamie, les familles nombreuses, le taux de mortalité des enfants et des mères, la rapidité des remariages des veufs en quelques semaines ou mois .
- les métiers, dont de nombreux ont disparu. Par exemple un torqueur est celui qui file le tabac pour le mettre en rouleau.
- la paléographie : l’écriture des actes paroissiaux et notariés du XVIe siècle au XVIIIe siècle est très différente de l’écriture actuelle et nécessite de s’initier à la paléographie moderne.
Ludiques
Cette pratique de la généalogie doit être un plaisir, un loisir et peut se comparer à :
- la réalisation d’un puzzle sans limites, chaque individu étant une brique de ce puzzle infini qu’il faut trouver.
- l’enquête sur des individus, par exemple en reconstituant la biographie complète d’un soldat, d’un marin. Cette enquête peut se faire à distance ou en se déplaçant aux Archives Nationales ou Départementales.
- la résolution d’énigmes comme un « cold case » : cas de secret de famille d’un enfant abandonné, d’un ancêtre galérien … Par exemple, découverte d’un enfant abandonné et récupéré par sa mère 17 ans plus tard tout en lui cachant sa parenté.
Cognitifs
La pratique de la généalogie entretient une certaine activité cérébrale et met en œuvre des compétences :
- la curiosité, c’est l’atout principal pour un généalogiste qui recherche ce qui se cache derrière un évènement, un témoin, une expression et qui conduit souvent à découvrir un fait que l’on ne cherchait pas.
- un raisonnement logique, il est nécessaire dans l’évaluation des parentés et dans l’enchaînement des évènements.
- la rigueur, elle devient primordiale dans la validité de l’arbre : le piège le plus courant est l’homonymie qui peut conduire à des fausses pistes. De plus, chaque évènement doit être vérifié et associé à un acte ou un document identifié et enregistré.
- la méthode, elle demeure incontournable quant à l’enregistrement d’un évènement consistant à ne rien négliger : chaque détail est important et doit être enregistré (dates, lieux, parentés, témoins, métiers, etc…).
Sociologiques
La généalogie ne devrait pas être un exercice solitaire, mais l’occasion d’échanges :
- La participation à des associations généalogiques crée un lien social local.
- La transmission intergénérations, par l’interrogation des anciens, incite les jeunes générations à connaître leurs origines.
La construction de l’arbre généalogique
La construction de son arbre généalogique est un long processus qui peut être chronophage (mais passionnant) et qui passe par trois phases distinctes successives ou non : l’architecture globale, l’enrichissement et les ancêtres remarquables.
On peut choisir une généalogie ascendante ou descendante ou les deux ou encore la branche agnatique (côté paternel) ou cognatique (côté maternel).
Pour faciliter l’identification de ses ancêtres, la numérotation SOSA-STRADONITZ permet identifier par un numéro unique un ancêtre ascendant.
Pour faire simple, un SOSA est un ancêtre ascendant.
Architecture globale
La construction de l’architecture globale de l’arbre généalogique est réalisée par l’exploitation des registres de l’état civil : de la création de cet état civil par l’Ordonnance de 1539 de Villers-Cotterêts à nos jours :
- BMS sous l’Ancien Régime : Baptême, Mariage, Sépulture
- NMD à partir de la Révolution : Naissance, Mariage, Décès
Sans oublier l’exploitation des Mentions Marginales.
Enrichissement
L’Enrichissement de cette structure est réalisée à l’aide des éléments de vie de chaque individu grâce à l’exploitation des archives notariales, militaires, judiciaires, maritimes, etc…
Les actes incontournables :
- Contrat de mariage
- Inventaire après décès
- Partage, succession
- Fiche matricule
Les actes complémentaires :
- Successions et absences
- Registres de catholicité
- Recensement
- Tutelle
- Déclaration de grossesse
- Jugements de justice
- Inscription maritime
- Aveux
- Ventes
- Presse locale
- Terriers
- Rôles d’imposition
- Actes notariés
- Déclarations de Bourgeois et d’échevinage
- …
Destins remarquables ou atypiques
Nous avons tous dans notre généalogie un roi et un pendu.
La question à se poser : comment nos ancêtres, directs ou nos collatéraux, ont participé à l’Histoire grande ou petite ?
La découverte de liens avec la noblesse peut permettre de découvrir des ancêtres s’étant illustrés dans des guerres (capitaine de cavalerie, garde du Corps du Roy…) ou dans le monde judiciaire (conseiller du Roy, avocat au parlement..) …
Il existe aussi des ancêtres ayant eu des parcours atypiques ou dramatiques comme par exemple :
- un curé réfractaire assassiné ou déporté
- un aventurier en Nouvelle France ou en Afrique
- un capitaine de navire mort en mer
- une femme et son amant assassinant le mari
- des complotistes contre Napoléon
- des écrivains ou hommes politiques célèbres
- des bagnards à Cayenne
- etc…
Il ne faut pas oublier l’histoire familiale plus ou moins récente.
Cela peut conduire à la découverte de secrets de famille et parfois la remise en cause de certaines filiations.
Les acteurs de la généalogie
La généalogie est un écosystème, c’est-à-dire une activité économique et associative qui bénéficie de l’essor du numérique.
Associations
La France est couverte depuis longtemps par un réseau d’associations généalogiques (plusieurs par département) spécialisées dans le relevé des actes principalement paroissiaux, parfois notariés ou maritimes.
Une cotisation modeste permet l’accès à ces relevés et offre aide et formation aux généalogistes amateurs.
Il existe aussi des associations nationales d’aide à la recherche comme Le Fil d’Ariane ou des bases de données associatives comme GeneaBank.
Désormais, elles ont toutes un site Internet.
Sites généalogiques
Plusieurs sites hébergent la généalogie d’internautes consultables par tous.
Cette consultation peut-être un moyen de retrouver en une seule requête toute une branche de sa généalogie.
Il est possible de saisir directement ses données mais aussi de les importer via des logiciels spécialisés (voir paragraphe suivant).
Les principaux sites de généalogie sont :
- Geneanet, associé à la société américaine Ancestry
- Filae, associé à la société israélienne MyHeritage
- Généatique.net
- Heredis Online
Editeurs de logiciels
Si les sites précédents permettent de saisir sa généalogie, il existe des logiciels plus puissants et ergonomiques pour faire ce travail.
Les plus utilisés en France sont :
- Généatique pour PC
- Heredis pour PC et Mac
Archives
Selon la nature de l’information, les délais de communication des actes sont variables selon le Code du Patrimoine :
Acte de naissance | 75 ans | |
Acte de mariage | 75 ans | |
Acte de décès | Communication immédiate | |
Tables décennales (état civil) | Communication immédiate | |
Recensement | 75 ans | |
Enregistrement | 50 ans | |
Actes notariés | 75 ans | |
Archives judiciaires | 75 ans | |
Secret médical | 120 ans | |
Listes électorales | Communication immédiate |
Le support incontournable pour effectuer ces recherches et trouver des actes sont les archives municipales, départementales et nationales :
- AD (Archives Départementales) : un site dans chaque département
- CARAN (Centre d’Accueil et de Recherche des Archives Nationales)
- SHD (Service Historique de la Défense) : à Vincennes, Cherbourg, Brest, Caen, Lorient, Rochefort, Châtellerault, Pau et Toulon
- …
Si les actes ont été numérisés, ils sont accessibles en ligne, sinon il faut se déplacer sur site ou encore écrire aux mairies pour des actes contemporains.
Sites spécialisés
Il existe des centaines de sites spécialisés par thème (sites publics ou privés) qui offrent beaucoup d’informations sur nos ancêtres.
Les sites publics les plus célèbres et très utilisées sont :
- Mémoires des Hommes (Morts pour la France)
- Le Grand Mémorial (Militaires 14-18)
- ANOM (Archives Nationales d’Outre-Mer)
- Base Léonore (Décorés de la Légion d’Honneur)
Des sites privés sont spécialisés sur l’Inscription maritime, les protestants, etc…
Salons
Les rendez-vous de plus en plus prisés des généalogistes sont les salons locaux ou nationaux ou encore internationaux.
Ils permettent de rencontrer des associations et des professionnels de la généalogie : éditeurs de livres, éditeurs de logiciel, imprimeurs.
Professionnels
Il existe des généalogistes professionnels spécialisés par exemple dans les successions à la demande des notaires ou de particuliers.
Un diplôme universitaire « Histoire des familles et généalogie » est décerné par les universités de Nîmes, du Mans ainsi que l’Ecole Nationale des Chartes de Paris.
Conclusion
Découvrir, explorer, essayer de comprendre comment nos aïeux s’inscrivent dans la grande comme dans la petite Histoire, est un véritable voyage d’exploration.
Recherchez vos ancêtres par vos lectures (revues, livres, journaux), consultations des archives (départementales, locales, nationales..), relevés des associations et déplacements (cimetières, musées, églises).
Rangez vos données grâce à des logiciels ou sites spécialisés, numérisez vos documents (photos, livrets de famille).
Partagez vos recherches par la publication de votre généalogie sur les sites spécialisés, éditez les fiches individuelles, imprimez votre arbre.
Que vous remontiez sur 5 ou sur 15 générations :
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